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La robe d'avocat,

un accessoire de mode ?

Les avocats font la Cour et se dotent d’un outil vestimentaire indispensable.

Celui-ci leur confère un statut et marque leur appartenance au monde judiciaire en assurant entre eux une égalité d'apparence.

«Pas de sexe sous la robe», selon l'expression consacrée, même s'il a fallu attendre 1907 pour qu'une femme, Jeanne Chauvin, plaide devant un tribunal.

Mais d’où vient cette fameuse toge noire ?

La robe est un signe distinctif des hommes de loi depuis le XIIIème siècle.

On pense à la soutane que portaient les membres du clergé, plaidant le droit divin.

De cette origine religieuse, la robe a conservé les 33 boutons symbolisant l’âge du Christ à sa mort.

Lorsque la fonction d’avocat s’est laïcisée, le port de la robe est resté de coutume car la symbolique première de la différenciation par rapport au reste de la population continuait d’exister. Pompeux ces avocats !

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Cette robe était déjà noire à l’époque ; elle comportait une traine, relativement longue, laquelle, selon André Damien, était un signe de puissance devant la population, mais aussi devant les autres puissants de l’époque.

Depuis la loi du 31 décembre 1971 relative à la profession d’avocat, le port de la robe est obligatoire. S’il est aujourd’hui strictement interdit de porter l’habit noir ailleurs que dans un Tribunal, il y a encore quelques siècles, le port de la robe était commun en toute circonstance. Jusqu’au XVIIème siècle, dans la rue et même chez eux, les avocats portaient la robe.

Malgré cette interdiction certains ont du mal à s'en séparer, à l'image de Me Marie Dosé : « Elle est tout pour moi, je la garde toujours avec moi, au palais, dans les transports ou en vacances. »

Mais cette volonté de différenciation par la robe n’est pas les prémisses d’une tendance mode ? Sacha Guitry disait que « les avocats portaient une robe pour savoir mentir comme les femmes », la robe d’avocat serait donc un véritable accessoire de mode ?

Le barreau de Marseille organiserait, à cet effet, un concours permettant de réinventer la robe d’avocat, en partenariat avec le master des métiers de la mode et du textile de l’université d’Aix-Marseille. Et pourquoi pas demander à Channel, Dior, Yves Saint-Laurent d’en confectionner ? En cette période de Fashion week, on assisterait au défilé des collections Printemps-Eté-Automne-Hiver de robe d’avocat.

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Pour l’instant, seuls six fabricants se partagent le marché des quelques 60 000 avocats français, mais le choix des matières est large : du polyester (moins cher, mais gare à la transpiration l'été), à la laine (légère, mais froissable), en passant par la microfibre (aérée, bonne tenue, mais plus onéreuse).

La longueur de la robe est aussi un sujet important, à croire que les avocats finiront pas prêter serment de la manière suivante : "Je jure, comme avocat, d'exercer mes fonctions avec dignité, conscience, indépendance, probité et humanité ... Et style!"